Cette victoire-là est de celles qui tombent à pic. Le Racing, qui traversait une zone de dépression depuis un bon mois, va pouvoir préparer plus sereinement son deuxième rendez-vous consécutif à la maison contre Nancy dimanche (18 h). Hier face à Rennes, les Bleus ont retrouvé leur efficacité aux deux extrémités du terrain. Défensivement d’abord. Eux qui venaient d’encaisser dix buts lors des quatre dernières journées ont su, avec un peu de réussite et pas mal de détermination – entre les arrêts de Cassard et un sauvetage sur la ligne de Paisley -, garder leur cage inviolée.
Surtout, ils ont enfin dit adieu à une inefficacité chronique en inscrivant trois buts de belle facture, même si le premier, œuvre d’Alvaro Santos, bénéficia des largesses d’une défense rennaise élastique. Le brio du trio offensif n’y est pas étranger. Pour sa deuxième titularisation en L 1, Alvaro Santos a enfin capitalisé une intelligence de jeu aperçue que trop parcimonieusement jusque-là. À son actif, un doublé – ses deux premiers buts sous la tunique bleue alsacienne — et une passe décisive, des choix toujours judicieux, un match presque parfait donc.
Titulaire lui aussi pour la 2e fois, Jacob Mulenga a été au four et au moulin. Devant où il ne lui a manqué qu’un but en guise de cerise sur le gâteau. Derrière aussi où il n’a jamais rechigné à prêter main forte à son arrière-garde, sa tête de grand échalas soulageant ses partenaires à intervalles très réguliers. Quant à Wason Renteria, son séjour sur le banc lors des deux dernières journées avait à l’évidence atteint le but recherché par Jean-Marc Furlan : le piquer dans son orgueil. Hier, le Colombien n’a pas seulement inscrit son 6e but, il s’est aussi dépensé sans compter, à l’instar d’une équipe qui, comme le réclamait Grégory Paisley dans la semaine, a retrouvé « un état d’esprit de guerriers. »
« Ce match a permis d’élargir le groupe »
Pourtant, il faut bien avouer que le sec 3-0 d’hier est aussi flatteur que n’était sévère le rude 0-5 encaissé dimanche à Lyon. Car si le Racing a résolu en une rencontre ses soucis de réalisme, Rennes n’a pas su retrouver une efficacité qui le fuit depuis 7 h 43’ en championnat. Ceci posé, les malheurs automnaux du Stade rennais sont le cadet des soucis strasbourgeois. Et au-delà d’une opération comptable bienvenue, c’est sur un plan mental que ce succès va faire du bien à Rodrigo et aux autres. « Il fallait rassurer nos supporters après la claque reçue à Lyon et par la même occasion, me rassurer aussi, parce que le travail d’un entraîneur est toujours validé par les résultats », sourit un Jean-Marc Furlan soulagé. « Il faut être pragmatique. Aujourd’hui, nous avons 23 points après 17 journées. En début de saison, nous aurions signé pour un tel bilan. Avant le match, il nous manquait les trois points contre Paris que nous méritions. Marquer trois buts et trois points, c’est important sur le plan comptable. Ça fait du bien. Le groupe a du mérite. Ce match a permis de l’élargir. Les joueurs titularisés alors qu’ils jouent moins d’habitude étaient revanchards et avaient envie de prouver. Leur performance est riche d’enseignements pour le projet sportif du club. Dans le planning d’une équipe qui joue le maintien, posséder 23 points à deux matches de la trêve, c’est capital. »