Il fallait s'y attendre. Au coup de sifflet final, les premiers sifflets de la saison sont tombés des tribunes. La réaction épidermique du public alsacien, non des supporteurs, est peut-être un brin sévère, mais elle peut se comprendre.
 C'est que les Bleus n'avancent plus à la Meinau. Depuis le 25 août et la victoire contre Lens (2-1), ils n'ont pas su faire lever les foules. En trois mois d'insuccès, les Alsaciens ont eu le temps de devenir pinailleurs et exigeants.
 « Je suis satisfait d'avoir pris un point, tempère Jean-Marc Furlan. Il fallait se rassurer après Monaco où tout le monde est passé à travers. On grappille petit à petit des points. C'est important dans un championnat qui sera difficile jusqu'au bout. »

« On savait le Racing
un peu fébrile »

 Hier soir, le principal grief à retenir contre les hommes de Furlan reste leur manque de mordant. Surtout en première période, où Valenciennes a eu tout le loisir de s'installer dans la partie. « Je suis très fier de mon équipe, dit Antoine Kombouaré, l'entraîneur nordiste plutôt satisfait pour ses retrouvailles avec la Meinau. On a bien défendu, en dépit de quelques sueurs froides. Mais on savait aussi le Racing un peu fébrile. C'est normal pour une équipe qui ne gagne plus à domicile. »
 A défaut de se montrer incisif devant le but de Cassard, « VA » s'évertue déjà à priver les Strasbourgeois d'espaces et de ballons. A ce petit jeu, Saez et Carlos Sanchez, les deux milieux récupérateurs, sont efficaces. Le Racing ne parvient ni à poser ni à accélérer le jeu.

« La rupture au détriment
de la possession »

 Mouloungui et Gameiro ont beau permuter sur les ailes, alors que Jacob Mulenga, pour sa première titularisation, se démène dans les airs, rien n'y fait. La tactique de « la rupture au détriment de la possession » voulue par Furlan ne paye pas.
 Petit à petit, Valenciennes prend confiance et monte en régime, à l'image de cette reprise de volée de Sebo qui vient s'écraser sur la transversale de Cassard (38e'). Cet avertissement sans frais n'est pas de nature à ragaillardir les Bleus, qui terminent la première période à reculons.
 La reprise n'est guère plus engageante. Jusqu'à l'entrée d'Abdessadki, avant l'heure de jeu, qui permet enfin de délivrer un coup de fouet. A l'entame du dernier quart d'heure, Furlan ventile du sang neuf dans les artères offensives. Les Sud-Américains Alvaro Santos et Renteria viennent au relais des Africains Mulenga et Mouloungui. Mais le danger, en cette fin de partie, se situe plus sur le but de Cassard, rassurant dans ses sorties.

« On s'est rassuré
défensivement »

 « Ce match nul est logique, reconnaît le gardien alsacien. Il nous manquait de la détermination dans l'avant-dernière et la dernière passe. Ce qui est positif, c'est qu'on n'a pas pris de but. On s'est rassuré défensivement. Il nous reste à chercher les quelques points qui manquent avant la trêve. »
 Voilà une mission assez compliquée, que ce soit à Lyon dimanche prochain ou encore les samedis suivants contre Rennes puis Nancy. Dixième ce matin, le Racing aura bien du mal à passer les fêtes dans la première moitié du tableau.
 A moins « d'être exceptionnel », comme le dit Furlan, conscient qu'il faudra « lutter pied à pied pour rester en Ligue 1. » Une lutte qui s'annonce « impitoyable, du troisième au dix-neuvième. »
 Si le public avait eu tendance à l'oublier, après le début de saison en fanfare, le coach vient rappeler que le seul objectif reste le maintien.