La solitude du supporter lyonnais

Tombe la neige et souffle le vent d'hiver... Le supporter lyonnais n'a pas d'amis. Il est seul, dans sa tour d'ivoire, à contempler le spectacle désespérant de la ligue 1, à laquelle il n'appartient presque plus. Il est seul et il attend le printemps, quand la saison commence.

Champion d'été, champion d'automne, champion d'hiver. Champion de France et champion du premier tour des Champions. Champion des buts et des actions, champion des défenses et des attaques, champion du fair play et de l'offensive, champion du pas de problème et des blagues à deux balles. Champion du DVD des gardiens de but, champion des joueurs du mois. Champion. C'est nul d'être champion. Vraiment. Pas de doigts en sang sur la pelouse de Gerland, pas de ratonnade antisémites devant le resto de Coupet, un Lacombe sympa et pas énervé, un président presque sortable, et des victoires, des victoires comme s'il en pleuvait. Alors, le supporter lyonnais, toujours seul, attend avec impatience les vrais matchs, ceux avec des équipes en face qui ne font pas un sit-in dans leurs 16 mètres. Des équipes avec des vrais joueurs, des ballons d'or, des stars avec des crampons bleus. Le supporter attend le Real. Et puis, finalement, après 30 minutes, tout redevient comme avant. 2-0, il était temps que Diarra remette un peu d'intérêt dans un match qui tournait encore et encore à la démonstration. Du champion. Même scénario dimanche : pour une fois qu'une équipe sort un peu de sa surface, il a fallu le génie de Juninho (Lala-la-lala) pour simplement éviter une nouvelle soirée ennuyante. Allez Le Mans, samedi, faut jouer un peu. Lyon est prenable, sur les matchs à 17h15 le samedi, sur un terrain merdique, avec 14 joueurs blessés. Ensuite, le supporter attendra le PSG, pour une nouvelle crise, ou Monaco, pour une nouvelle démonstration d'efficacité. Ensuite, viendra la trève. Blanche comme un cierge de Pâques. Et puis, enfin, le printemps. Avec le début de la saison, finalement. Chelsea ou le Barça en huitième ? Histoire de se réchauffer, de sentir monter la sève, avec pourquoi pas, une coupe aux lèvres. En attendant, on peut rêver d'un mercato amusant ou d'une blessure déstabilisante. Mais quand Fred est mal, Carew est bien. Quand Coupet fait de la menuiserie, Vercoutre serre les vis, quand Claudio soigne ses bobos, c'est Toto qui fait le coco, quand Juni ressemble à Rothen, c'est Diarra qui ressemble à Djila. Vivement le printemps...