L'OL a les verts..

Ou comment une belle soirée annoncée se termine en une foultitude de questions sur ma capacité à supporter cette équipe lyonnaise qui a failli me faire avoir de la peine pour ces pauvres stéphanois...

Tout commence quelques minutes avant le match. Grosse inquiétude pour quelqu'un comme moi qui ne possède pas de téléviseur (par choix je vous rassure). Va t'il y avoir une âme charitable pour diffuser ce match immanquable sur un quelconque réseau clandestin encore à l’abri des milices pourchassant les vilains délinquants internautes que nous sommes. Alleluia, sur un site que je ne nommerai pas, un lien passe et repasse entre les mains et me voici devant le coup d’envoi de ce derby qui compte à mes yeux autant qu’une finale de la ligue des champions. Quelques bidouilles pour avoir les commentaires en français et hop c’est parti.

Après cette gymnastique d’ordre technique je me régale d’avance et me remémore ces souvenirs d’enfance où on se prenait le cœur vaillant des cailloux sur l’autoroute entre Lyon et St Etienne juste parce que nous arborions une plaque 69 ! Quels bons moments passés dans ce chaudron debout dans les tribunes (à l’époque il n’y avait pas de sièges dans les virages) ayant dépensé nos 30 francs tarif étudiant pour aller écouter une nouvelle fois des verts radoter sur leur finale perdue de 78. Finalement c’était souvent une victoire lyonnaise ou un match nul (St etienne a gagné une fois le derby ? je ne m’en rappelle plus..), mais on passait toujours des moments d’une forte intensité car on peut reconnaître à cette ville verte un stade et un public surchauffés.

Tout cela était au siècle dernier mais finalement pas si loin. Coup d’envoi donc, et là je ne sais pas pourquoi, une envie pressante de m’endormir me prend. Je suis sidéré par la piètre qualité du spectacle qui est offerte à mes yeux. Le monsieur insupportable de RMC (Gilbert jenesaisquoi qui passe son temps à rouler les R) a beau essayer de titiller mon intérêt pour le match mais rien n’y fait. Vas y que je te balance le ballon à 40m d’un sens comme de l’autre, que les passes arrivent dans les tribunes etc etc… Juninho n’est pas là mais quand même ! Seul Gomis arrive à me faire sourire par ses hors jeu hallucinants et son but gag digne de mister bean. Greg coupet a beau prendre sa tête de méchant il nous a bien fait marrer.

J’adore le foot mais là je décroche. Je ne comprends absolument rien à ce match. Même le commentateur anglais (j’ai fini par couper le monsieur insupportable de Rmc parce que non seulement il roule trop les R mais en plus il nous la joue un peu trop jacky au bar parle de foot à ses potes) parle d’une voix monotone style « c’est bientôt fini ? » .  Et bien non ce n’est pas fini, il y a encore une mi-temps… Léger sursaut en seconde partie où on commence à voir quelques passes interessantes. J’ai bien aimé le colombien de sainté Guarin. Il tape comme un sourd dans tout ce qui passe. Ce n’est pas joli mais au moins c’est drôle. Côté lyonnais (je me dispense de commenter le jeu stephanois), Fred est toujours aussi nul et agressif, ben arfa qui ne sait pas que le foot se joue à plusieurs, squillaci qui s’excuse de parfois faire un tacle et sydney « la bonne volonté » a toujours les pieds carrés. En résumé, il y a BenZema. Heureusement. Le seul qui me donne envie de voir le match jusqu’au bout. Chaque fois qu’il prend le ballon j’attends de lui un truc pas croyable, comme « monsieur indestructibles ». Et il le fait souvent. C’est comme quand je regardais Zidane. Rien que de le voir faire un gri gri me ravissait pour le reste du match. BenZema me sort de ma léthargie mais j’ai parfois de la peine à le voir jouer si seul. Heureusement les autres comiques continuent leur spectacle.

Finalement à 1 min de la fin je décide de faire autre chose., surement enervé par l’idée que mon meilleur pote stéphanois puisse se jeter sur son portable pour me narguer à vie (ça fait 14 ans qu’il attendait ça le pauvre). Occupé à lire les news sur un autre site je vois en tâche de fond BenZema tirer un coup franc et booom la mettre au fond. Stupeur, joie, étonnement, je me dis que j’arrête de radoter sur « le foot c’était mieux avant.. » et que le foot ça devrait être 22 BenZema, on rigolerait moins mais on se régalerait plus.. 

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