L'heure des bilans chez les Girondins

Pas la peine d'attendre la fin de la saison pour tirer le bilan de 2006-2007.

Dans quelques heures, les Marines et Blancs seront officiellement en vacances: suivant le résultat obtenu chez le voisin toulousain, elles s'engageront de façon totalement différentes. Car deux scénarios sont possibles: le premier verrait les Girondins se qualifier pour la deuxième année de rang pour la LDC, réussissant là où la plupart des clubs ont échoué, excepté le maître lyonnais. Le second enverrait soit Lens, soit Rennes, soit le TFC au tour préliminaire...Dans un championnat qui a perdu toute logique, on ne peut présumer de rien.

L'analyse que l'on peut tirer de la saison girondine ne saurait dépendre de ce dernier résultat, car l'impression laissée par les 37 premières journées ne serait pas pour autant effacé par une éventuelle réussite à la trente-huitième.

Ultime journée de championnat, qui a souvent nui à Bordeaux par le passé: deux qualifications en LDC perdues à la 38ème ces dix dernière années, un titre qui faillit échapper en 1999 sans un exploit de Feindouno.

Ce n'est pas peu dire que cette saison n'a guère comblé les attentes des supporters bordelais, quand bien même pas mal de clubs de L1 envieraient certainement le bilan des Girondins: un classement garanti entre la 3 et la 6ème place; un trophée en Coupe de la Ligue; une élimination au premier tour de LDC par le futur finaliste et vainqueur moral Liverpool; une élimination en seizième par Osasuna, eux-mêmes sortis en demi-finale par le futur vainqueur; une élimination en CDF par Montceau, qui nous valut (enfin!) la une des media...

Ce bilan brut est donc loin d'être honteux, il n'empêche, la manière laisse à désirer. Car la saison 2005-2006 était pleine de promesses. Une solidité retrouvée, une solidarité qui fit la différence...Un jeu certes pas spectaculaire mais adapté à l'effectif mis à la disposition de Ricardo, qui ne pouvait offrir mieux. L'intersaison devait amener des joueurs plus offensifs, à même d'offrir à Bordeaux plus d'options de jeu face à ses adversaires. Mais M6 se fit une fois de plus tirer l'oreille pour sortir le porte-monnaie; l'enveloppe ne permit qu'un simple remplacement des départs, un Micoud pour un Denilson, difficile dans ces conditions d'être ambitieux.

Le Bordeaux de 2006 reposait en partie sur des jeunes joueurs du centre de formation, ils allaient donc franchir un cap la saison suivante...C'est ce qu'on espérait, on attendit mais rien ne se passa. Chamakh, Mavuba, Faubert...ne se montrèrent guère plus performants qu'en 2006. M6 se résigna au mercato d'hiver à faire le recrutement qui aurait dû être fait dès l'été, mais M6 a toujours un temps de retard. Deux attaquants contre le départ de Laslandes. Bordeaux remonta progressivement au classement mais s'éteint sur la fin. La faute notamment à Ricardo qui s'obstine dans les matchs décisifs à ne jouer qu'avec une seule pointe.

Car le coaching de Ricardo a pas mal dérouté cette saison. Autant en défense il sut motiver chacun à tenir son rôle, ce qui s'est avéré indispensable compte tenu des nombreuses blessures qui ont frappé les joueurs de ce secteur, autant ses choix offensifs ont laissé perplexe.

Recruter Cavenaghi et ne jamais le faire jouer...Envoyer Obertan en CFA: pour le protéger? Ou pour protéger les défenseurs de L1 qui passent souvent pour des quilles lorsque celui-ci fonce dans les surfaces... Garder sa confiance à Micoud alors que les meilleurs résultats ont été obtenu lorsqu'il était suspendu... S'obstiner à faire jouer Alonso qui s'est montré si peu décisif cette saison... Se passer de Darcheville sous prétexte qu'il a ouvert sa gueule puis signé aux Rangers...

Tout n'est pas non plus à jeter. Bordeaux, avec Ricardo, est redevenu un club qui compte en L1, à côté des yoyos parisiens et monégasques. Nantes, au budget comparable, se retrouve en L2. Troisième titre en huit ans, là où d'autres clubs s'approchent des trophées sans jamais se les approprier. Y a pire vie de supporter que celle de supporter bordelais.

Ce soir dans l'arène du Stadium, Toulousains et Bordelais vont se livrer un dernier combat, combat d'autant plus fascinant qu'il pourrait bien s'avérer inutile suivant la performance de Lens. Cette saison fut triste à pleurer, il y a bien peu d'amateurs de football pour s'en satisfaire. Il est encore temps de la sauver. Offrez nous un combat épique, délivrez nous de la polémique née de la connerie nantaise. Que le sport gagne...