Football et Cinéma

    Voilà l'été !! Et cette année pas de grande compétition pour prolonger notre passion. Je me suis donc demandé comment partager autre chose que mes chroniques habituelles sans pour autant sortir du cadre de ce qui nous réunit ici ? C'est là que j'ai fait un lien entre le football et une autre grande passion, le cinéma. Alors, le football au cinéma doit forcément faire survenir chez vous quelques titres comme « 3 zéros » ou « A nous la victoire », « Didier », « Joue là comme Beckham », « Shaolin soccer » ou bien plus récemment « Les seigneurs ». D'instinct, je dirai que le football propose un cadre idéal pour un récit cinématographique, suspense et action, passion... Et pourtant, si vous vous rappelez certains films, pas sûr que ces souvenirs vous aient laissé un goût agréable. Moi, je me rappelle d'une chose que me donne de la méfiance vis à vis du foot au cinéma. En effet, depuis les années 50, le football est diffusé sur nos téléviseurs. On se rend compte que ce sport est taillé pour l'image télé. D'un coup, le foot se démocratise, plus la peine de se rendre au stade pour voir un match. Au début l'image est plutôt fixe. Le tournant se déroule dans les années 80 en France, avec l'arrivée dans l'équation de Canal+ qui va révolutionner les directs de foot, inventant des caméra immersives tel que la loupe, nous emmenant au cœur du terrain. Fini le point de vue du spectateur et bienvenu dans l'action. Quoi de plus normal pour une chaîne dont l'activité principale est... le cinéma ! Bref, revenons à nos moutons. Deux matchs m'ont marqué dans les années 90, Marseille – Etoile rouge de Belgrade en 1991, et France – Bulgarie en 1993. Ce ne sont pas tant les défaites qui m'ont marqué mais le contexte dans lequel j'ai regardé ces matchs. J'étais assez jeune à l'époque, 10 ans en 1993, et je ne pouvais regarder les matchs en soirée, sauf l'été. Mais le magnétoscope me permettait de pouvoir pallier à cela. Cependant ces deux matchs ont mis un terme à mon envie de regarder des matchs de foot en différé car avant d'arriver au bout de France – Bulgarie et ses 11 dernières secondes tragiques, on m'a spoilé (comme l'on dit maintenant) le résultat. Tout l’intérêt du foot réside dans l'émotion vécue, sa grande incertitude et les renversements de situation. Cela n'est possible que parce que rien n'est écrit d'avance. Nous sommes face au déroulement de l'histoire, en direct. Or, si le cinéma peut paraître idéal pour rendre visuellement le football, il ne saurait rendre possible le rendu de l'émotion que donne le football.

    Ce n'est pas nouveau de voir le cinéma s'intéresser au football. Les deux sont assez contemporains, apparaissant à la fin du 19ème siècle. Et c'est dés 1911 que le premier film consacré au football est tourné, il s'appelle « Harry the footballer », une œuvre britannique. Vous en apprendrez plus via wikipedia. Le lien entre les deux est donc plus que centenaire. Le cinéma ne pouvant reproduire l'émotion que nous donne un match de foot, il va donc l'aborder de différentes façons, soit en nous faisant vivre ce sport de l'intérieur, soit en l'intégrant comme élément de fond d'un récit. Le cinéma a compris que le foot n'est pas seulement un match entre 22 individus mais également un théâtre, un opéra, avec l'arbitre en chef d'orchestre, le public, les coulisses. C'est alors qu’apparaît le potentiel d'un récit sur le football. De plus, la fiction peut amener fantaisie ou double lecture qui vont contrebalancer la possibilité d'un réalisme absolu du sport. Des œuvres vont donc dénoncer le foot comme des jeux du cirques tel « A mort l'arbitre » où une horde de supporter mécontents vont poursuivre un arbitre selon eux responsable de la défaite de leur équipe pour le tuer. On peut aussi penser à la critique sociale amenée par « Hooligans » qui nous fait suivre des bagarres de bandes de supporters rivales. En France, comment ne pas évoquer « Coup de tête » avec Patrick Dewaere, qui traite de la place sociale du football. La France, toujours, a plus souvent traité le football sur le versant de la comédie comme « Didier », « Les collègues », « 3 zéros » ou « Les seigneurs », des histoires légères qui cherchent plus à divertir mais parfois manquant de recul sur le sport qu'elles mettent en valeur. Pour le côté complètement nawak, on peut se tourner ces dernières années vers « Shaolin soccer » ou bien « Goal of the dead » surfant sur la zombisploitation des dernières années. C'est bien souvent en Europe que l'on réalise les films les plus intéressants sur le foot. Aux USA, le soccer est au mieux un sport féminin, au pire un sport pour les enfants. La plupart des films qu'ils proposent sont sans surprise des films pour enfants, soit traités pour parler de jeunes loosers devenant victorieux, soit des aventures mettant en scène des animaux (chiens ou singes). Hollywood traite encore ce sport par dessus la jambe, lui préférant des discipline locales comme le football (américain), le baseball, le hockey ou le basketball. Il y a bien sûr des exceptions pour des films qui traitent notamment des exploits en coupe du monde de l'équipe nationale, tel « Le match de leur vie » en 2005 qui raconte la victoire des USA contre l'Angleterre au mondial 1950.

        L'idée que je lance ici, c'est de vous proposer une chronique sur un film traitant de football, à l'occasion. Cela me changera un peu des chroniques pour lesquelles j'ai eu beaucoup moins de temps cette année. Je ne propose pas de rythme précis. J'ai envie de partager avec vous mon autre passion qu'est le cinéma et de vous donner envie de regarder certains films. Dites moi si cela vous plaît ou pas, c'est vrai que je m'éloigne des pronostics. Merci pour avoir lu cet article. On se retrouve une prochaine fois pour vous présenter un film mais ça... c'est une autre histoire.

Julien Dehodencq alias Magicjool