Clermont Foot : une nouveauté qui va faire du bruit

Adversaire populaire et médiatique, programmation en prime time, grosse colonie de supporters sang et or : à chaque visite du Racing Club de Lens à Clermont, le stade Montpied résonne toujours un peu plus fort que le reste de l'année. Mais ce lundi, un nouveau dispositif aidera également à faire monter les décibels de l'enceinte clermontoise. A l'image de ce qu'on peut entendre dans les matches de basket, des jingles d'ambiance, diffusés par les haut-parleurs du stade, accompagneront ainsi tous les temps-morts durant la rencontre face à Lens. 

Des corners au son des White Stripes

Tellement bien foutu que Claude Michy s'est vite renseigné auprès de la Ligue de football professionnel pour savoir ce que, réglementairement, il était autorisé à faire. « A ma connaissance, cela n'a jamais été fait dans le foot », précise le dirigeant auvergnat qui a initié le mouvement après avoir évalué les besoins techniques et le coût de cette innovation. Il s'est également attaché les services de Jérôme Gallo, le speaker de l'ASM et de l'AS Saint-Etienne, pour qu'il tienne le micro en compagnie de l'historique Patrick Sicard. Tout ce nouveau décorum a connu un premier test le 8 septembre dernier, lors de la réception de Bourg, en Ligue 2. Durant la rencontre, entre le moment où le ballon sortait en corner et la prise d'élan du tirueur, on pouvait par exemple entendre de courts extraits de « We will rock you » de Queen ou de « Seven Nations Army » des White Stripes. Des classiques de stade qui, dans le contexte d'un coeur de match, prenaient une dimension tout autre. Des sons artificiels de « clapping » étaient également distillés par moments dans le stade pour aider le public à interagir.

Une fan-zone bientôt créée

Pour quel résultat ? Plutôt surprenant, il faut bien le reconnaître. Passée la légitime surprise, la faible chambrée de ce vendredi-là avait eu l'air d'apprécier l'expérience. Claude Michy a fait le même constat : « Si on enlève les supporters, le spectateur est, dans l'ensemble, plutôt statique. Là, tout le monde s'y est mis, les gens tapaient dans leurs mains. Il y a eu un effet d'entraînement. » Et les joueurs, qu'en ont-ils pensé ? « Original et marrant », selon Julien Laporte. « Durant le match, on est concentrés mais je m'en suis bien rendu compte sur les corners », dit pour sa part Mathias Pereira-Lage. Les deux s'accordent toutefois à dire que le dispositif a contribué à faire monter l'ambiance du stade d'un cran par rapport à d'habitude.

Tant mieux car Claude Michy ne compte pas s'arrêter là. Le président du CF63 garde encore quelques atouts dans sa manche, notamment la création prochaine d'une fan-zone sur le parvis du stade où les spectateurs pourront par exemple « interviewer les joueurs ». L'objectif est clair : ramener de la vie à un stade Montpied beaucoup trop froid. « Le stade est comme il est, on doit faire avec. Mais ce n'est pas parce qu'on a un stade comme ça qu'on ne peut pas essayer de faire quelque chose. On est partis là-dessus et on va voir ce que ça donne.  Mais la priorité pour amener des gens dans les stades c'est de leur donner du plaisir et du spectacle », conclut Claude Michy. Le président a donné l'exemple en tribune, aux joueurs d'en faire autant sur le terrain.