Chronique des coupes d'Europe : Monaco

Me voilà de retour pour parler de football après un long silence (enfin pour les articles). Et au sortir d'une semaine européenne française pas mauvaise mais pas top, j'ai eu envie de revisiter pour vous les épopées européennes de nos fiers représentants. Je vais donc revenir d'abord sur les avnetures des clubs actuellement engagés dans une campagne européenne. Ils sont 3, Monaco, Paris et Guingamp !!

Aujourd'hui, je vais faire honneur au Rocher, premier qualifié de la semaine et premier de son groupe. Car Monaco et la coupe d'Europe ont été plutôt dans la bonne entente. Je vais donc vous parler d'une campagne exceptionnelle qui aura vu le rêve s'arrêter en finale face à une très bonne équipe même si l'on se dira toujours que c'était possible. Une équipe magnifique, un entraineur incroyable (selon les avis), je parle bien sûr de... La coupe des vainqueurs de coupe 1991/1992 !!!Quoi ?? comment ça 2004 ? aaaaah oui.... et ben non.

En 1991, Monaco emmené par Arsène Wenger et une équipe solide (Etorri,Puel, Dib, Sauzée, Passi, Rui Barros et Weah) affronte et bat l'Olympique de Marseille de Papin, Waddle... 1 à 0 but de Passi à la 90ème minute. Cela leur permet de se qualifier à la fameuse coupe des vainqueurs de coupe aujourd'hui oubliée sauf des plus anciens d'entre nous (les vieux cons quoi!!), époque « c'était mieux avant » où jouer la coupe des clubs champions demandait d'être champion. Pour les autres il y avait la coupe de l'UEFA (la coupe de ceux qui gagnaient rien).

Parmi les participants les plus prestigieux, il y avait l'AS Rome, le Werder de Brème, 2 anglais avec Tottenham et Manchester United (tenant du titre), le FC Bruge (à l'époque les clubs belges comptaient), l'Atletico Madrid, le Feyenord Rotterdam (les hollandais c'est comme les belges), le FC Porto et le CSKA Moscou.

La vrai compétition commence en seizième de finale, les matchs sont en aller/retour, élimination directe. Bref à l'époque l'Europe c'était du sérieux. Et Monaco se voit offrir un tirage plutôt sympa puiqu'ils affrontent les gallois de Swansea City. Si le match aller au Pays de Galles est accroché, l'ASM l'emporte 2 à 1, le retour est une ballade de santé victoire 8 à 0 (de quoi faire rêver nos pronostiqueurs de lesbleus). Pour les affiches, je retiens le duel entre le CSKA Moscou fier représentant de l'URSS ou bien la CEI à l'époque (comprenez qu'il n'existait pas de championnat georgien, ukrainien, bielorusse...) et l'AS Rome. Les italiens gagnent la première manche à Moscou 2 à 1. Les russes gagnent en italie 1 à 0 mais les buts à l'exterieur donnent raison aux romains. A noter, les qualifications du Werder Brême (5 à 0, 6 à 0), de l'atletico ( 1 à 0, 7 à 2), de Manchester (0 à 0, 2 à 0 en prolongation)...

En huitième de finale, on a déjà une compétition relevée. Monaco va devoir jouer contre les suédois de Norrköping. Ils débutent une nouvelle fois par une victoire 2 à 1 à l'extérieur. Ils s'imposent ensuite 1 à 0 à la maison. Dans les autres rencontres, L'Atletico élimine le tenant du titre Manchester (3 à 0, 1 à 1), Rome passe tranquille contre des finlandais, Galatasaray décroche son quart de finale aux tirs au but contre les tchécoslovaques d'Ostrava (juste tchèques aujourd'hui), Tottenham élimine le FC Porto (3 à 1, 0 à 0), le FC Bruge passe facile contre les polonais de Katowice, Feyenord s'en sort in extremis aux pénos contre le FC Sion. Enfin, le Werder de Brême se qualifie aux dépens du célèbre club hongrois de Ferencvaros (dieu que l'arrêt Bosman a tué les « petits » pays du foot), gagnant à l'aller 3 à 2 à domicile et 1 à 0 au retour.

Les quarts de finale vont être dantesque, Monaco ne rigole plus puisqu'il doit affronter l'AS Rome d'un certain Ruddi Voller. Le tirage permet un match retour à Louis II ce qui est un véritable avantage. Et au match aller, les monégasques s'en sortent très bien obtenant un 0 à 0 dans la fournaise romaine de Stadio Olimpico. Cependant, pas le droit d'encaisser le moindre but au retour. Mais dans un match très fermé, les italiens pratiquant encore un terrible catenaccio, ce sont bien les joueurs de la principautée qui vont trouver la faille, une seule fois mais la bonne. Dans les autres matchs, l'Atletico est éliminé par le FC Bruge, gagnant 3 à 2 à la maison et perdant 2 à 1 en Belgique. Le Werder de Brême bat le Galatasaray (2 à 1, 0 à 0), et Feyenord élimine Tottenham (1 à 0, 0 à 0).

Donc en demi-finale, il y a un club belge, un hollandais, un français et un allemand !!! Pas d'anglais, pas d'espagnol... merci Bosman !!!!!! Pardon, je reprend dans le calme. Monaco se voit opposé à Feyenord. Cette fois, la première manche est à Monaco et se termine sur le score de 1 à 1. Le retour s'annonce compliqué, stressant. Les hollandais semble avoir un avantage, tant par le terrain, par le score à l'aller que par l'expérience. Mais au bout d'une rencontre magnifique, d'un suspens au couteau, Monaco décroche le nul 2 partout, suffisant pour jouer la finale de la coupe des coupes, une première pour un club français. Dans l'autre demi-finale, l'ogre allemand croque les belge, perdant 1 à 0 à l'aller hors de leur terre, ils gagneront 2 à 0 au retour.

On se dit que cette fois c'est peut-être la bonne, un club français va gagner la coupe d'europe... c'est jouable. Les allemands du Werder sont solides avec Klaus Allofs en attaque, emmenés par un entraîneur historique en Allemagne Otto Rehhagel. Pourtant Monaco n'a pas à palir, Arsène Wenger depuis quelques années montre qu'il est un grand entraîneur et l'équipe compte dans ses rangs Ettori, Petit, Dib, Rui Barros et Weah. Ils ont de quoi faire trembler les plus grandes formations d'Europe, demandez à l'AS Rome...

Le match se joue à Lisbonne à l'estadio de la luz devant tout juste 16000 personnes, ambiance favorable aux monégasque habitués à jouer sans public (troll perso, désolé). Rien n'y fait, les allemands sont intraitables, les monégasques ne concrétisent pas leurs belles opportunités du premier quart d'heure, et à la 40ème minute Allofs ouvre la marque. En seconde mi-temps, Ruffer double la mise à la 55éme minute. Les jeux sont fait, Djorkaef entré en jeu n'y changera rien. Ainsi s'achève cette épopée monégasque sur un air bien français de déjà vu.

La prochaine fois, nous resterons dans cette coupe des vainqueurs de coupe mais avec les parisiens... mais ça c'est une autre histoire.