Chronique de la coupe du monde : Suisse 1954

    La Suisse organise donc la cinquième coupe du monde. Le mondial fait donc son retour en Europe. Pour cette édition, une nouvelle formule va être mise en place. Tout d'abord, 45 pays ont pris part aux qualifications, 16 vont participer à la phase finale. Ces pays seront divisés en 4 groupe de 4. A l'intérieur de chaque groupe, seront nommées des têtes de série qui ne s'affronteront pas. Chaque équipe jouera donc seulement 2 matchs. Pour départager deux équipes à égalité, on jouera un match de barrage. Il y a deux qualifiés par groupe pour des quarts de finale.

Parmi les participants, on retrouve 12 européens (Suisse, France, Hongrie, RFA (Allemagne de l'ouest),Turquie, Italie, Angleterre, Yougoslavie, Ecosse, Tchécoslovaquie, Autriche et Belgique), 2 sud-américains (Brésil et Uruguay), le Méxique pour l'amérique centrale et la Corée du sud pour l'Asie dont c'est la première participation. La guerre de Corée a pri fin en 1953, c'est donc un tout jeune pays. Les pays tête de série sont la France et le Brésil (gr A), la Hongrie et la Turquie (gr B), l'Uruguay et l'Autriche (gr C), l'Angleterre et l'Italie (gr D).

Maintenant parlons du jeu. Dans le grroupe A, la France, tête de série va passer à côté de son mondial. Cette équipe s'appuie pourtant sur la génération talentueuse du stade de Reims et notamment Raymond Kopa. Mais cela ne suffira pas pour briller. Les français perdent contre la Yougoslavie (1 à 0) et gagne difficilement contre le Méxique (3 à 2). Le Brésil lui a battu le Méxique mais fait le nul un partout avec la Yougoslavie. Les joueurs des balkans prennent donc une place en quarts, les français rentrent à la maison. Le groupe B voit la Hongrie de Puskas dominer son sujet facilement, ils infligent un sévère 8 à 3 à la RFA, et lamine la Corée du sud 9 à 0. La Turquie va battre la Corée 7 à 0 mais est cueillie par la RFA 4 buts à 1. Un match de barrage a donc lieu, et c'est encore une fois les allemands qui prennent l'ascendant sur les turcs. Ils s'imposent 7 buts à 2.

Dans le groupe C, Les têtes de série uruguayenne et autrichienne ne rencontrent aucun problème pour se qualifier. Le pays organisateur, la Suisse se trouve dans un groupe à priori relevé avec les doubles champions du monde italiens et l'Angleterre. Mais pour son premier matcch, elle épingle l'Italie 2 à 1.  Les anglais, aprés un match nul décevant face aux belges s'assurent une place en quarts, battant les suisses 2 à 0. L'Italie s'offre les barrage en battant la Belgique. Mais ce sont bien les helvètes qui vont une nouvelle fois l'emporter par 4 buts à 1. Trois têtes de série sont tombés dans ce premier tour.

Lors des quarts de finale, la Hongrie a bien du mal à se défaire d'une trés accrocheuse équipe brésilienne (4 à 2). L'Uruguay, sur le même score, élimine une trés décevante équipe anglaise qui décidemment ne brille pas au niveau mondial. La RFA bat la Yougoslavie et commence à prendre confiance. Enfin, La suisse, bien que vaillante ne peut battre la wunderteam autrichienne et s'incline 7 buts à 5 dans ce qui est le match le plus prolifique de l'Histoire du mondial.

Les demi-finales voient une victoire hongroise face à l'Uruguay 4 à 2, obtenue dans la douleur en prolongation grâce au buteur Sandor Kocsis qui sera meilleur buteur de la compétition. Puskas était blessé. Dans l'autre match, la RFA n'en finit plus de surprendre en battant l'Autriche facilement 6 buts à 1.

La RFA est un pays jeune, le contexte socio-économique est difficile. On ne s'attendait pas à ce que cette équipe réalise de telles performances.

Pour la troisième place, L'Autriche l'emporte sur l'Uruguay 3 à 1 et réalise son meilleur résultat en coupe du monde. Petite déception du côté des tenant du titre.

La finale prend place à Berne, dans le stade du Wankdorf. 65000 spectateurs sont présents. Le match se déroule sous la pluie. Les hongrois sont favoris et ils avaient écrasé les allemands au premier tour. Pourtant l'état de  forme des allemands est meilleur, ils sont remontés pour gagner . Puskas incertains sera bien présent, mais il jouera diminué. La hongrie démarre pourtant trés fort, inscrivant 2 buts, à la 6ème minute par Puskas et à la 8ème par Czibor. Mais les allemands réagissent vite et reviennent dans le match grâce à Morlock (10ème). A la 18 ème minute, Rahn égalise. Jusqu'à la 84ème minute, rien ne bouge, c'est à ce moment là que ce diable de Rahn surgit pour donner l'avantage à la RFA. Le public n'en croit pas ses yeux. Les ogres hongrois sont à quelques minutes de perdre un titre qui leur était promis. Dans les derniers instants de la rencontre, Puskas pense égaliser... mais l'arbitre signale un hors-jeu. La RFA est championne du monde pour la première fois de son histoire, contre toute attente. Ce match sera appelé "le miracle de Berne".

J'ai un souvenir particulier de cette coupe du monde par le récit que m'en a fait mon grand-père. Celui-ci n'a jamais vraiment compris comment la Hongrie de Puskas et Kocsis n'avait pas gagné. Pourtant on verra dans la suite de mes chroniques que ce ne sont pas toujours les plus  belles équipes qui l'emporte au final. De nombreux grands joueur n'ont même jamais effleuré du regard ce prestigieux trophée.

On se retrouve bientôt pour la prochaine chronique, ce sera en Suède en 1958.

Julien Dehodencq (alias magicjool)