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Chronique de l'Euro 1960

Par magicjool, le mardi 17 Mai 2016

Chronique de l\'Euro 1960

      En 1960, a eu lieu la première Coupe d'Europe des Nations de la toute jeune UEFA. Il s'agit donc du début d'une histoire qui va continuer en juin prochain. Alors non seulement comme on l'a vu dans l'introduction, un français est à l'origine de cette compétition, mais il faut aussi souligner que l'hôte de cette édition fut la France.

Alors débutons cette chronique de façon correcte. En cette année 1960, la Coupe d'Europe des Nations a vu s'affronter 4 équipes issues de qualifications auxquelles 17 pays ont pris part. Il faut savoir que les pays anglo-saxons n'ont pas voulu participer à cette compétition. L'Irlande fait figure d'exeption puisqu'elle jouera le tour préliminaire. Autres absents surprenants, la RFA alors même que la RDA concourre, ainsi que l'Italie. Ces qualifications ont eu lieu en tour à élimination directe en match aller-retour. Les participants sont la France, la RDA, l'URSS, l'Irlande, l'Espagne, la Tchecoslovaquie, la Pologne, le Danemark, la Norvège, la Hongie, l'Autriche, la Roumanie, la Turquie, la Grèce, le Portugal, la Yougoslavie et la Bulgarie. Beaucoup de nations slaves ou d'Europe de l'Est sont présentes.

On débute donc les qualifications par un tour préliminaire entre l'Irlande et la Tchecoslovaquie. Les irlandais l'emportent 2 à 0 à l'aller mais vont prendre un 4 à 0 à Prague. Les tchecoslovaques passent donc en huitièmes.

A cette étape, on retrouve la France, troisième du mondial 1958, parmi les grandes favorites de l'épreuve. En huitièmes, elle rencontre la Grèce qu'elle explose littéraleement à domicile 7 à 1 avant de se contenter du nul 1 partout au retour. L'URSS, autre épouvantail de la compétition, joue contre la Hongrie qui a un peu perdu de sa superbe. A l'aller, les soviétiques l'emportent 3 à 1, et au retour 1 à 0. La Roumanie élimine la Turquie (3-0, 0-2), l'Espagne sort la Pologne (4-2, 3-0), le Portugal se débarrasse de la RDA (2-0, 3-2), l'Autriche passe contre la Norvège (1-0, 5-2), la Tchecoslovaquie confirme contre le Danemark (2-2, 5-1) et enfin la belle équipe de Yougoslavie obtient son billet en effaçant la Bulgarie (2-0, 1-1).

Les quarts de finale constitue la dernière étape des qualifications. Alors que l'URSS et l'Espagne doivent s'affronter. Cette dernière alors dirigée par Franco refuse de se rendre chez les soviétiques et de les recevoir. L'URSS se retrouve donc première qualifiée suite à un forfait montrant une fois de plus le poid de l'histoire sur le sport... Cela aurait du être des matchs magnifiques... Dommage !! Mais les autres équipes ont bien disputé leur place. La Tchecoslovaquie n'en finit pas de surprendre par sa facilité, elle écarte la Roumanie facilement, 2-0 à l'aller et 3-0 au retour. La Yougoslavie s'est faite surprendre à Lisbonnes perdant 2 à 1. Au retour, les joueurs des balkans donnent tout ce qu'ils ont et mettent une correction aux portugais 5 à 1. Enfin, la France doit se confronter à l'Autriche. Ce ne fut pas si simple mais la puissance offensive des bleus a fait la différence, victoire 5 à 2 à la maison et 4 à 2 là bas.

Tous les demi finalistes sont donc connus et doivent décider de qui parmi eux recevra cette Coupe des Nations. Et c'est la France qui reçoit cet honneur. Seule contre trois pays communistes, même si pas si amis que ça, la France affronte la crème du foot européen. Ce sont le stade Vélodrome de Marseille et le Parc des Princes à Paris qui seront l'écrin de ces joutes footballistiques. Et l'on débutte d'ailleurs par la demi-finale entre l'URSS de Lev Yachine, gardien mythique, et la Tchecoslovaquie de Masopust, futur ballon d'or en 1962. Les soviétiques ont l'expérience pour eux et un temps d'avance sur leur adversaire. Ivanov ouvre la marque à la 34ème minute, puis double la mise en seconde période à la 56ème. Enfin à la 66ème minute, Ponedelnik inscrit le troisième but du match. Score et victoire sans appel de l'URSS.

Dans la seconde demi-finale, la France rencontre la Yougoslavie au Parc des Princes pour un match historique, au scénario abracadabrantesque... A signaler que Kopa et Fontaine sont absent de la compétition. Tout commence à la 11ème minute avec l'ouverture du score de Galic, les affaires sont mal embarquées... pendant une minute puisque Jean Vincent égalise dans la foulée (12ème) et rassure le Parc. La force offensive de la France est toujours là. D'ailleurs Heutte donne l'avantage aux bleus avant la mi-temps (43ème). Au retour des vestiaires, Wiesneski inscrit le troisième but français (53ème). La France croit prendre le large mais à la 55ème minute Zanetic redonne espoir aux yougoslaves. On commence à trembler au Parc, on assiste à un match fou. C'est alors qu'à la 62ème minute, Heutte inscrit son doublé et fait respirer son équipe, 4 à 2. On pense que le plus dur 75est fait... Et puis patatrac !!! La plus grande tragédie du foot français jusqu'alors. 75ème minute, Knez marque le troisième but yougoslave. 78Ème, Jerkovic égalise. 79Ème, Jerkovic marque le 5ème but et donne l'avantage à la Yougoslavie !!!! Les bleus sont abatus, incapables d'une quelconque réaction. Ils ne se remettront pas de sitôt de cette claque venue des balkans. La France perd 5 à 4.

Lors du match pour la troisième place au stade Vélodrome, la France rencontre la tchecoslovaquie et perd 2 à 0 sur des buts de Bubnik (58ème) et Pavlovic (88ème), devant 9438 spectateurs seulement sur les 40000 possibles ! Le succés populaire est absent. Il en va de même le 10 juillet au Parc pour la finale opposant l'URSS et la Yougoslavie qui ne réunit que 17966 spectateurs. Cela n'empêche pas un choc de titans. Ce n'est que la deuxième compétition internationale de l'URSS. Le match est serré. Ce sont les yougoslave qui frappent les premiers à la 43éme minute, Galic trompe Yachine. 1 à 0 à la mi-temps. Mais les soviétiques parraissent imprenables. Ils égalisent par l'intermédiaire de Metreveli à la 49ème minute. Après le match s'enferme dans un suspens haletant. Il faudra jouer des prolongations. Une issue se dessine alors à la 113ème minute avec le but de Ponedelnik. L'URSS remporte ce match et son premier titre internationale, inscrivant ainsi son nom sur le trophé Henry Delaunay ! La Yougoslavie, ne gagnera jamais de compétition majeure... l'histoire du football est parfois cruelle.

Si le succés public est mitigé, cette compétition sera renouvellée quatre ans plus tard. Nous ne sommes que dans les prémices des joutes européennes. Je vous dit donc à bientôt pour la Coupe des Nations 1964... mais ça c'est une autre histoire.

Julien Dehodencq alias Magicjool

magicjool
73 lectures

Commentaires 6 commentaires

pirlo83 pirlo83

mercredi 18 Mai 2016 à 19h12

Moi j ai lu Rijeemoji 15
rijekayu rijekayu

mercredi 18 Mai 2016 à 19h09

Que 30 lecturesemoji 25
Faut vous bougez les sopraniensemoji 10
La chronique de Julien est vraiment intéressante emoji 19
Pour tous les amateurs de foot. Je conseille de vous y plonger emoji 16
chrisnonore chrisnonore

mercredi 18 Mai 2016 à 19h06

J'avais zappé ta chronique.emoji 21
Je n'avais jamais entendu parler de cette demi finale perdue par les Bleus. C'est clair qu'ils vont mettre quasiment 20 ans à s'en remettre.
rijekayu rijekayu

mardi 17 Mai 2016 à 14h47

Génial magicemoji 01
C'est vrai que les yougoslaves auraient pu gagner la première édition emoji 09
Je connaissais le score mais merci de nous avoir fait revivre cette épopée emoji 15
Cette année, je pense que la Croatie peut surprendre emoji 11
xeu xeu

mardi 17 Mai 2016 à 13h59

Comme dans un vrai livre d'histoire emoji 16
Yohan11 Yohan11

mardi 17 Mai 2016 à 10h25

Excellent, comme d'habitude ! Merci pour cette chronique car je n'étais pas au courant de cette édition. Pour moi, l'Euro a débuté en 1984... emoji 17