Brève de football : Pari(s) gagné?

 Me voilà de retour pour une brève de football. Au moment où j'écris ces lignes, Paris semble se diriger vers une finale de coupe de France contre l'AJ Auxerre. Samedi, ils vont rencontrer Bastia en finale de coupe de la ligue. Dimanche dernier, les parisiens ont remporté le « classico » au Vélodrome, frappant un coup important sur le championnat. Ainsi, ma brève va parler du PSG, imbattable en France ?

On y est, la question que l'on peut maintenant légitimement se poser. A l'heure actuelle, il ne semble plus y avoir d'adversaire à la hauteur du club de la capitale au niveau national. Tous les feux semblent au vert dans la capitale. Deux finales de coupes face à des sparring partners, une première place enfin acquise en championnat et qui va être difficile à reprendre. Paris semble parti pour régner sans partage. Dans certaines têtes, il ne semble même n'y avoir finalement qu'une seule musique, celle de la ligue des champions. Et là, c'est un Everest qui se dresse devant le PSG, le FC Barcelone. Pour sûr, ils pensent à ce match tous les jours, en se rasant, aux toilettes, en dormant... Certains s'imaginent presque un invraisemblable quadruplé. Alors nous allons voir un peu quelles échéances se présentent, quels ont les probables scénariis ?

Première étape, le Stade de France, le SC Bastia, finale de la coupe de la ligue. Pour rappel, les corses font partie des rares équipes qui ont réussi à faire tomber Paris. On se rappelle du match fou à Furiani qui a vu les locaux l'emporter 4 à 2 !! Mais force est de revenir à la réalité. Le contexte était spécifique, les parisiens encore dans le doute, peinant à lancer leur saison. Et quand on voit Paris, maintenant lancé sur l'autoroute du succés, on se dit qu'il est presque impossible pour les vaillants petits corses d'arrêter la machine. Une finale reste une finale et tout est possible. Pour ma part, je penche pour une victoire large mais qui mettra du temps à se faire, un peu à l'image du match contre St-Etienne. Paris ne semble pas avoir à forcer son talent. Samedi, le PSG tiendra un premier titre.

C'est là que les choses vont se corser (comment ne pas faire un petit clin d'oeil) avec la réception du Barça. Là encore, on a un match référence, la victoire 3 à 2 en match aller de la phase de poule. Epique mais très compliqué. Cette fois, c'est le FC Barcelone qui n'avait pas résolu certains soucis, Messi semblait moins pesant sur le jeu, on ne voyait pas les catalans comme possible vainqueur. C'est bien simple, ils ne tenaient pas la comparaison avec le Real de Ronaldo. Et puis patatrac, Cristiano lance un cri ridicule en gagnant le ballon d'or, provoquant le réveil... que dis-je la révolte de la Pulga. Depuis, c'est le Real qui doute, les catalans ont pris les commandes de la Liga et ont fait gripper la machine très ambitieuse de Manchester City au tour précédent. Les anglais sont toujours en train de tituber d'ailleurs. Et c'est finalement un match très différent qui s'annonce. La victoire parisienne avait été salué comme le match référence des joueurs de la capitale. Gagner 3 à 2, ce sera magnifique mais insuffisant pour espérer aller plus loin dans cette compétition. Un peu comme l'OM dans le classico, j'ai peur que ce soit Paris qui tombe sur un os. N'attendez pas des espagnols un coaching frileux et prétentieux façon Mourinho. Demandez aux Citizens, si chez eux ils ont senti de la frilosité, c'est lorsque Messi et consor leur mettaient un vent. Conclusion, un match nul au mieux et des plumes de perdues pour le championnat.

Après c'est Nice, en déplacement, pas de quoi se faire de grosse frayeur. Avec une équipe très remaniée, je vois une petite victoire parisienne. Ils ne lacheront rien et certains sur le banc doivent saisir l'occasion de se montrer. Gare à une mauvaise passe psychologique toutefois si le match du Barça était une catastrophe. Rien de pire que d'enchainer des matchs avec un moral dans les chaussettes.

Le quart de finale retour contre Barcelone sera difficile à juger. Tout dépend du match au Parc. Pour les supporters parisiens, je souhaite un beau suspens et qui sait une nouvelle qualification héroïque. Mais pour mon bonus LDC à 50 points, je serai catalan.

Dernière ligne droite du championnat en vue. Sauf accident, Paris se lancera en tête dans ce sprint. 4 réceptions en 6 matchs, dont Lille, Metz, Guingamp et Reims. Un tapis rouge sembl-t-il, d'autant que les déplacements à Nantes ou Montpellier ne sont pas d'un grand péril. En face, Lyon semble avoir le calendrier le plus favorable pour tenir tête au tenant du titre. Quand à Marseille, je rêve en secret d'un finish comme cet hiver où ils ont arraché le « titre » de champion d'automne après avoir été légèrement décrochés. Mais, je pense qu'il va falloir, faute de concurrence solide financièrement et sportivement, se faire à l'idée d'un règne parisien de quelque années. Monaco n'a définitivement pas les épaules pour concurrencer ce club. Les russes ont passés un an a jouer les violons alors que les caisses débordent rien qu'avec la vente de James, les pauvres... mais ça c'est un autre débat.

Enfin, le grand final ou plutôt la grande finale, la coupe qu'il manque aux quataris, celle qui fait chavirer les cœurs, reculer chaque année les barrières de l'impossible : la coupe de France. Paris fait pourtant partie des spécialistes de l'épreuve, pas loin derrière l'OM. On se souvient qu'elle s'est longtemps dérobée à l'OL des années 2000 pourtant archi dominateur. Va-t-elle succomber aux sirènes parisiennes aux accents de moyen orient ? Ou bien va-t-elle, une fois n'est pas coutume, s'offrir aux petits bourguignons ? Car la légende d'Auxerre, et de Guy Roux, s'est construite notamment dans cette compétition. Les pensionnaires de ligue 2 comptent bien tout tenter pour faire revivre les plus belles heures à toute une région depuis trop longtemps en manque de sensations. La victoire face à Guingamp serait-elle un passage de relais ? Paris peut-il trembler face au petit poucet .Là encore, je vois un tapis rouge et un feu d'artifice. Paris réussira-t-il la passe de 3 ?

Je vais terminer sur un constat terrible, nous avaons peut-être pour la première fois dans le foot français un rouleau compresseur. Paris est une force tranquille. Ca fait un peu mal de l'admettre mais le projet sportif est cohérent, la ligue 1 n'offrant pas une concurrence terrible malgré un suspens trompeur cette année. Le seul bémol à mon sens est l'Europe. Cette année est un grand cru à Paris mais échouer cette fois risque d'être une terrible désillusion. Le foot français ne pourra pas tenir un rôle majeur si ne se constitue pas une vraie concurrence nationale, 3 voire 4 grands clubs qui jouent au dessus des autres. Paris est là, mais je pense bien sûr à Marseille, Saint-Etienne, Lyon, Monaco. C'est déjà un top 5, mais celui-ci doit voir l'arrivée de fonds financiers plus importants, des investisseurs milliardaires. Sinon, quitte à briser une utopie un peu bohème qui me plaît tant, il sera impossible à la France d'exister dans le monde actuel du football. A moins d'une crise majeure qui touche l'UEFA et les grands championnats européens, la donne ne changera pas.

Julien Dehodencq alias Magicjool