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A nous la victoire, football et cinéma

Par magicjool, le lundi 03 Juillet 2017

A nous la victoire, football et cinéma

    Bonjour à tous, voici donc ma première chronique cinéma. Pour commencer, j'ai choisi un film qui je pense est connu par un grand nombre d'entre vous. Toutefois, j'espère intéresser ceux qui ne l'ont pas vu. Le film qui nous concerne ici est « A nous la victoire » réalisé par John Huston et sorti en 1981. Ce film est assez réputé, notamment pour son casting 4 étoiles. A l'affiche, nous trouvons Micheal Caine, Max Von Sydow, Silvester Stallone et le « roi » Pelé. John Huston est un réalisateur américain qui a été à la tête de classique du cinéma tels « Le faucon maltais », « Quand la ville dort », « Moby Dick » ou « L'homme qui voulut être roi ». Lors de la seconde guerre mondiale, il est mobilisé dans l'équipe des cinéastes américain sous les ordres de Franck Capra, ils réaliseront différents documentaires de guerre. Cela a son importance puisqu'il choisira dans notre film du contexte de la seconde guerre mondiale. Dans sa filmographie, il y a souvent un thème récurant qui est l'échec du héro, on parlera de la théorie de « l'échec hustonien ». Il se focalise surtout sur le parcours plus que sur sa résolution. Notre film n'échappe d'ailleurs pas à la règle, même si on ne parlera pour une fois pas d'échec.

    Passons maintenant à l'histoire de ce film. Nous sommes en 1943, dans un camp de prisonniers allemand en France. Nous suivons des officiers dont Colby (Micheal Caine), ancienne gloire du football britannique, qui organise et joue des matchs de foot dans le camp. Le Major Karl Von Steiner (Max Von Sydow) va alors lui faire la proposition d'organiser un match avec des officiers allemands. Colby en profite pour réclamer des conditions tels de meilleurs repas, des équipements... L'Etat major allemand va alors voir dans ce match l'opportunité d'une belle propagande, ainsi cette rencontre opposera la sélection nationale allemande contre une sélection internationale de prisonniers au stade Colombes à Paris. Nous suivons en parallèle Hatch (Stallone) qui projette de s'évader, la formation de l'équipe de foot vient involontairement gâcher son plan et il décide d'intégrer l'équipe. La suite est un film qui nous plonge dans la préparation de ce match mais aussi l'organisation d'une évasion de plus grande envergure...

       Pourquoi faut-il voir ce film ? Et bien, il s'agit d'une très bonne histoire de football avant tout. Le contexte de la seconde guerre mondiale est très bien géré mais reste un contexte. Le film veut avant tout parler d'une aventure humaine qui prône l'esprit d'équipe et le dépassement de soi. Pour ce qui est de la représentation du sport, on voit qu'un soin particulier y est apporté. Outre la présence de Pelé (rien que pour ça il faut regarder ce film), on peut signaler la présence de bons joueurs de l'époque tels Bobby Moore, Paul Van Himst (belge), Osvaldo Ardiles (Argentin, champion du monde 1978), Kazimierz Deyna (Polonais, champion olympique en 1972)... Bref du beau monde. La représentation du match est bien foutue, on y croit. Pour l'anecdote, au passage, Pelé joue un joueur du nom de Luis Fernandez. Ensuite, le film est intéressant dans son sujet puisqu'il ne cède pas à un manichéisme total. En effet, alliés contre allemand donne un côté gentils contre méchants mais le personnage de Karl Von Steiner qui propose le match est là pour que l'on comprenne qu'il n'y a pas chez les allemands que des monstres, lui est un passionné de football. Il cédera énormément de choses à Colby car son but est avant tout d'assister à un grand match. L'aspect de propagande du football est bien traité, on se rend compte de l’inéquité dans un tel match lorsque l'Etat major allemand décide de faire jouer la sélection nationale. Lors du match, l'arbitrage est malhonnête et à plusieurs reprise on nous montre les soldats qui entoure le terrain avec leurs chiens. Le public lui-même est peu expressif, on sent la tension. De plus, l'idée géniale est de nous proposer les commentaires de la radio allemande qui va jusqu'à ajouter des acclamations fictives pour chaque but allemand. En tant que film de guerre, le tout est assez inégal. Le camp paraît bien gentillet même s'il s'agit d'un camp de prisonniers officiers, j'avais parfois l'impression de me trouver face à des passages de la série « Papa schultz ». Cela m'a étonné venant de John Huston. Après j'imagine que le but du film était de viser un large public, jeune également. On peut souligner quand même deux ou trois détails comme l'arrivée des joueurs polonais et tchèque dans un état physique horrible. Le rappel que la guerre a transformé ces grands joueurs en hommes ordinaires. M'enfin, je vous mets au défi de ressortir de ce film sans ressentir une satisfaction même légère. On suit ces hommes et l'on s'attache à eux. Pour terminer, je dirai que l'intelligence de ce long métrage est de ne pas trop iconiser ses stars. Pelé ne marche pas sur l'eau et souffre même. Stallone est assez crédible en américain qui devient gardien de but, ses interrogations comme « Où je dois me placer pendant un corner ? » montre que le gars ne devient pas bon par magie.

      En conclusion, je vous invite à découvrir ou redécouvrir « A nous la victoire » (« Victory » titre original). En 36 ans, on a pas fait énormément mieux. Le football est mis en valeur au cœur d'un récit prenant. Les acteurs donnent leur meilleur. J'ai oublié de signaler la présence de français dans le film comme Jean-François Stévenin et Carole Laure au sein d'un casting international. Alors, certes la réalisation très classique donne un léger coup de vieux mais finalement bienvenu pour un récit se déroulant en 1943. J'espère que cette critique vous a plu. On se retrouvera pour un prochain film mais ça, c'est une autre histoire...

Julien Dehodencq alias Magicjool

magicjool
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Commentaires 7 commentaires

chrisnonore chrisnonore

mardi 04 Juillet 2017 à 23h07

Après, tu pourras nous faire une chronique foot et musique. emoji 15
magicjool magicjool

mardi 04 Juillet 2017 à 22h27

Merci Blanchet et les autres pour vos retours. Oui "Coup de tête" va faire l'objet d'une critique et aussi d'autres films plus méconnus. Tous les films dont je veux parler ne sont pas simples à trouver voire quasi impossible pour les plus méconnus. J'essaye vraiment de faire mes critiques avec un regard actuel, c'est à dire que je souhaite revoir les films avant de faire une critique pour ne pas me baser que sur ma nostalgie. Certes ce premier film est loin des chef d'oeuvre de Huston, mais les personnages sont plus archétypaux que caricaturaux, ce qui est normal pour un film choral. Alors oui certains flirtent avec la caricature et vous verrez que malheureusement d'autres films n'ont pas la même capacité à gérer le dur équilibre que cela représente. Bref, là je réfléchis au prochain film, j'hésites encore. Dès que j'ai choisi, je regarde ça et vous livre ma prochaine chronique.
Blanchet44 Blanchet44

mardi 04 Juillet 2017 à 21h39

Très sympa l'article et super idée de chronique. Par contre, ce film je n'ai pas vraiment accroché. L'un des plus mauvais de Huston pour moi. Tout à fait d'accord sur le parallèle avec Papa Schultz. C'est bien gentil, les personnages un peu caricaturaux pour certains. De manière générale, il y a pas vraiment de bons films sur le Foot, mon préféré étant le genialissime Coup de tête, j'espère qu'il fera l'objet d'une de tes chroniques. Encore bravo pour cette initiative !
hugo asse 79 hugo asse 79

lundi 03 Juillet 2017 à 21h49

Bon article magic sur un bon film avec du foot emoji 15
kakane45 kakane45

lundi 03 Juillet 2017 à 18h46

Je l'ai déjà vue.pour pouvoir s'évader, il demande même au gardien de lui casser le bras je crois
chrisnonore chrisnonore

lundi 03 Juillet 2017 à 17h26

Quand tu ne feras plus de propos sur notre site, tu pourras faire des piges dans le magazine Première. emoji 16
Tu m'as donné envie de revoir ce film.
plitvice22 plitvice22

lundi 03 Juillet 2017 à 17h25

Je suis fan de cinéma mais je ne connaissais pas ce film. Ta chronique donne vraiment envie d'aller voir ça d'un peu plus prés. Merci Julien pour cet article réussi. En attendant la suite avec impatience...emoji 13