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500 Miles d'Indianapolis 2020

Par soudoplatov, le dimanche 23 Aout 2020

$500 Miles d\'Indianapolis 2020$

La plus grande course automobile du continent américain va se disputer à huis clos avec trois mois de retard.

200 tours du Brickyard sont à couvrir pour déboucher la bouteille de lait comme le veut le folklore ici.

Dernier vainqueur en date, le Français Simon Pagenaud, sociétaire de l'écurie mythique de "The Captain", Roger Penske.

Compétition éminemment tactique, le jeu est de se jouer des arcanes de la course en peloton à parfois plus de 350 km/h et d'échapper au piège des neutralisations, puis d'arriver dans le dernier run avec juste assez d'essence pour ne pas être handicapé par son poids, avec des gommes au rendement optimal.

Réussir à de faufiler jusqu'à la tête de la course et s'y maintenir demande beaucoup d'efforts... Et n'oubliez pas qu'aux États-Unis, pays de la culture de la Gagne, il n'y a pas de podium, pas de deuxième ou de troisième, il n'y a que le vainqueur !

La Monoplace :

Depuis 2012, la Dallara DW12 dispute le championnat Indycar que ce soit sur ovales, circuits urbains, ou circuits routiers.

Les initiales DW sont celles de son pilote d'essais, le Britannique Dan Wheldon, tragiquement disparu quelques mois après son second sceptre de vainqueur d'Indy 500, lors de la fameuse course à 5 millions de dollars, en finale du championnat 2011 sur le Las Vegas Motor Speedway.

L'indycar est une formule monotype, avec châssis Dallara, pneus (Firestone) et kit aéro identiques pour tous les participants.

Seuls deux motoristes sont actuellement en lice pour fournir leur V6 2.2 litres bi-turbos. La pression de suralimentation est limitée, et réduite pour les courses par rapport à celle des qualifications.

Il y a donc deux "clans" : Honda et Chevrolet.

Contrairement à ce que certains indélicats qui lollent dans leur grande mâturité peuvent croire, ils sont alimentés par de l'éthanol à 85%.

https://www.indycar.com/Fan-Info/INDYCAR-101/The-Car-Dallara/IndyCar-Series-Chassis-Specifications

La grande nouveauté 2020 :

L'Aeroscreen.

Depuis les tragiques décès de Dan Wheldon en 2011 (décollage dans les grillages de protection et contact de son casque avec le muret) et de Justin Wilson en 2015 (casque percuté par un débris), l'Indycar a entamé une campagne de sécurisation très volontariste... du moins au niveau des monoplaces.

Les safer barriers (murets adsorbeurs de chocs) sont arrivés après avoir prouvé leur efficacité en NASCAR. Restait à sécuriser les cockpits.

Loin de la frilosité conservatrice européenne qui anime culturellement la FIA et la frange la plus réactionnaire (et la plus bruyante) du public "bien de chez nous" (le même qui pleure contre les run-Off's qui ont aujourd'hui sauvé l'intégrité physique de Vinales en Moto GP), l'indycar a mis le pied sur l'accélérateur après l'accident de Robert Wickens et Ryan Hunter-Reay en 2018.

Un accident très symptomatique des contacts entre monoplaces sur les speedway (les "ovales") avec rencontres des trains roulants ou amorces de pontons ou de fonds plats avec les cockpits puis décollage lorsque le profil déporteur devient porteur.

La F1 et l'Indycar ont mené en parallèle l'étude de pare-brises.

Dans l'ordre, la DW12 de Scott Dixon, la Ferrari de Sebastian Vettel, et l'Aeroscreen de Red Bull.

https://i.redd.it/w2g5muw45m931.jpg

Si la F1 a délaissé l'écran en polycarbonate stratifié de Red Bull pour intégrer le HALO, l'Indycar a décidé de faire le grand saut

Elle a prolongé son AFP (Advanced Frontal Protection), une réglette de titane qui court dorénavant du nez de la voiture jusqu'en haut de l'Aeroscreen. Son objectif est de protéger l'intégrité de la coque face à la rencontre d'une roue ou d'un support de grillages.

Elle a intégré donc l'Aeroscreen, et pour compléter le concept, le HALO bien connu, en titane lui aussi, protège le pilote au plus près. Aeroscreen et HALO sont produits par Red Bull Technologies.

L'Aeroscreen est antireflets, possède un dispositif anti-buée, et bénéficie de Tear Off's (ici voir les petites languettes numérotées).

À Indianapolis, les six mécanos dévolus aux pit stop seront accompagnés d'un septième dont le seul travail sera de s'occuper de l'Aeroscreen, avec interdiction de se mêler au travail de ses équipiers.

Si en Europe on a volontiers raillé le HALO jusqu'à l'accident de Spa entre Alonso et Leclerc, quelques semaines après la reprise du championnat indycar, le crash de Colton Herta et Rinus Veekay a stoppé d'entrée toutes les velléités comiques bistrotières.

Le dispositif de sécurité a souffert, mais rien n'a pu pénétrer la cellule de survie jusqu'au casque de Rinus Veekay.